lundi 15 avril 2013

OTA*: Faut-il vraiment avoir peur de Google ?

C'est un cycle : régulièrement et à mesure que le savoir technologique de Google grossit en matière de voyage, tous les acteurs du secteur prédisent tous les 6 mois une catastrophe imminente.
Google va vendre des voyages !!! Et à cause de son pouvoir, de son omnipotence en parts de voie sur le web, va tout casser, tout cannibaliser le secteur du travel...
Les achats et le positionnement récent de Google dans le Travel  confirment de facto cette possibilité.

En 3 ans, l'ogre de Moutain View a acquis les savoirs et construit tous les outils nécessaires et indispensables au commerce de tourisme en ligne.
Achat d'ITA Software, prise de participation dans Homeaway ( important acteur dans la location d'appartements ), acquisitions de Zagat et Frommers( guides de voyages de grande renommée ) etc...
Simultanément les outils de cartographie et de localisation s'améliorent: Google Maps, Google Local ( ex Google Adresses ), Google Street View sont de plus en plus efficaces et précis.


Surtout, des outils de "réservation" sont présentés:  Google Hotel Finder et surtout Google Flight Search - GFS - dont la version européenne vient de débarquer en Europe fin mars.
Guillaume Pepy, PDG de la SNCF voit au travers de ce nouvel outil de comparateur de billets aériens, la possibilité d'"un tsunami économique".

Pour l'instant les chiffres lui donnent tort: GFS en test aux USA depuis plus d'un an, n'a généré qu'à peine 2% du trafic des visites dans le secteur des comparateurs de billets d'avion.
Pour l'instant, les résultats affichés en terme de recherche par Google via ce nouvel outil restent médiocres: certaines compagnies n'apparaissent pas, des prix sont erronées, des vols ne sont pas mentionnés etc...
Pour l'instant.
Car il est évident qu'à moyen ( voire court ) terme ces éléments seront corrigés afin d'apporter un meilleur service aux utilisateurs.

Alors quoi ? Où va et que veut Google ? et qui doit craindre cette montée en puissance du Big Brother blanc ?
Il semble tout d'abord que la stratégie de Google ne soit connue que d'un cercle très restreint de personnes à la tête de l'entreprise.
Lorsque l'on vient à aborder le sujet à des personnels de Google on obtient toujours les mêmes réponses évasives, floues et incomplètes.
Il ne s'agit pas de bluff mais bien de manque d'informations.
Pas sûr d'ailleurs qu'à la tête, le projet soit plus clair.

Car enfin quoi ?
Google peut-il vendre des billets d'avions ? des chambres d'hôtels ?
Oui bien sûr! Et aujourd'hui ne manque à Google qu'un facilitateur industriel pour permettre la gestion du back-office de vente à grand échelle de billets ou d'hébergements ?
Element peu rédhibitoire à l'échelle de Google.
- Rappelons ici que Google se teste depuis quelques semaines dans le domaine de la vente au détail et la livraison à domicile -
Le risque serait alors grand pour les OTA ( Opodo, Expedia... ) qui verrait leur marché attaqué par le plus important acteur du web toutes catégories confondues... 
Certes, mais ces OTA sont aussi les plus grands pourvoyeurs de cash pour Google et au final c'est bien Google qui serait perdant dans cette initiative commerciale.
Car moins de visibilité ou moins de business pour ces compagnies signifient aussi moins de display, de liens sponsorisés etc..de cash pour Google.
Non, Google reste une entreprise qui ne vit que par la publicité et ne cherche qu'à rendre toujours plus crédible son offre, son inventaire de voix...
Non, les acteurs les plus en danger sont bien les comparateurs de voyages, de billets, ces méta moteurs, ainsi que tous ces intermédiaires qui n'offrent que peu de contenu et se sont glissés entre le consommateur et le fournisseur.
Réduire le cheminement du consommateur jusqu'au clic final pour rendre ainsi son coût toujours plus cher, toujours plus rentable. Tel est à mon sens le moto de Google !

Encore ! On le sait, Google s'est lancé dans une course à mort contre Microsoft ( et dans une moindre mesure Yahoo ) qui proposent déjà des portails Travel ( Bing Travel ) offrant toute une gamme comparative dans le domaine.
Moutain View ne peut rester en retrait.


Bien sûr ce combat aura d'autres victimes.
Il est certain qu'avec autant de possibilités et d'outils à disposition, Google va attirer encore toujours plus d'utilisateurs et peut-être ( surement ? ) au détriment d'autres acteurs du web : Tripadvisor ? les sites des destinations touristiques sont ils en danger ? surement !

Mais pour tous, la bonne réponse à cette montée en puissance de Google dans le secteur du travel résidera comme toujours dans le contenu: textes et descriptifs dynamiques, uniques et particuliers, commentaires clients, médias etc...
Difficile pour Tripadvisor ( notamment au niveau du contenu ), mais un challenge accessible pour ces destinations touristiques qui petit à petit intègrent les problématiques du numérique.

Alors vraiment rien à craindre pour les OTA ?
Pas sûr quand même, car qui connait vraiment les intentions de Google ?

*OTA: Online Travel Agency

Sources à lire :
Comment Google se rend indispensable pour le voyageur ?
Google sera t il le prochain géant du voyage ?
Faut il avoir peur de Google Flight Search ?

lundi 8 avril 2013

L'IGN, toujours plus de numérique

Le stand IGN au Salon Destination Nature
Perdu entre les stands d'un marché Bio ( ?) et les quelques destinations encore exposantes, le stand de l'Institut Géographique National ( IGN ) était définitivement le seul intérêt numérique du Salon des Destinations Nature qui a eu lieu à Paris ce week-end à la Porte de Versailles ( du 5 au 7 avril ).

L'IGN a complètement intégré le numérique dès 2006 en créant son Geoportail, avec comme ambition première d'offrir une réelle expérience à ses utilisateurs et notamment les randonneurs et traileurs devant circuler sur le territoire français.
Aujourd'hui toutes les étapes de la randonnée sont gérées:
Préparation du voyage, ou des parcours avec un moteur de recherche par lieu relativement performant ( toutes les régions de France sont visibles y compris, exploit !, les régions d'Outre-mer ).
Les cartes et parcours sont téléchargeables, partageables etc...
Sur site, lors de sa randonnée il est possible aujourd'hui de se connecter sur le site mobile du site et de retrouver son espace dans lequel sont pré-téléchargées ses propres cartes ou parcours.
Ceux ci sont aujourd'hui en visibles en 3D, mesurables ( à vol d'oiseau ).


Et après le voyage, le retour d'expérience est bien pris en compte avec tout l'attirail du partage classique  ( Twitter, Facebook, intégration des codes Html des cartes etc... ).
Tout serait presque parfait si ce n'est ces petites erreurs de parcours-utilisateur à l'intérieur du site qui perdent souvent l'internaute dans toute cette immense masse d'informations disponibles - cartes satellites, cadastres, relief, nombreux onglets, outils de partages ou d enregistrement etc...; il faut ajouter à tout cela une certaine lenteur de quelques interfaces qui du coup décrédibilisent le beau projet général.
En contrepoint Google maps et les projets Open Maps n'ont pas encore atteint ce niveau de performance en France dans ce domaine de l'assistance aux randonnées.
Mais, attention ça risque cependant de ne pas durer !